Pour lutter contre le téléchargement illégal de musique, le ministère français de la Culture a créé La Carte musique en 2010. Le nouveau concept qui permet aux jeunes d’acheter des musiques à moitié prix n’obtient pas les résultats escomptés.

La Carte musique pour encourager le téléchargement légal

Afin d’inciter les jeunes à abandonner le téléchargement illégal de musique, le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, a mis en place La Carte Musique qui permet l’achat en ligne de musique à tarif réduit. L’idée serait issue du rapport « Création et Internet » dont les auteurs sont Patrick Zelnik, le PDG du label Naïve, Guillaume Cerutti, PDG de Sotheby’s France, et l’ancien ministre de la Culture Jacques Toubon. Frédéric Mitterrand avait d’ailleurs réussi à obtenir une enveloppe de 50 millions d’euros pour subventionner, à hauteur de 50 %, deux millions de cartes sur deux ans. Précisément, ces cartes permettent aux jeunes âgés de 12 à 25 ans de télécharger jusqu’à 50 euros de musique en ne payant que 25 euros sur les plates-formes légales que sont par exemple iTunes, Amazon, Fnac.com, Orange, Deezer, ou encore Starzik.

Les internautes ne sont pas séduits par le nouveau dispositif

Cependant, ce système de paiement de musique est actuellement loin d’avoir répondu aux attentes. Un sondage du Snep, Syndicat national de l’édition phonographique, fait état de 60 % de consommateurs de musique en ligne qui ne sont pas au courant de l’existence de la Carte musique. Seule une faible proportion de 5 % des internautes interrogés connaitrait les avantages du dispositif. Les chiffres officiels publiés quatre mois après le lancement du dispositif ont annoncé la souscription de 50 000 Cartes musiques. Ce qui est bien en dessous des espérances du gouvernement. Ayant pris conscience du manque d’efficacité de la Carte musique, les plates-formes partenaires n’ont pas hésité à lancer leur propre dispositif antipiratage. Ainsi le fournisseur d’accès Internet Orange et la plate-forme de musique en ligne Deezer se sont associés pour proposer aux abonnés du FAI un service de musique en accès illimité.

Les raisons de l’inefficacité de la Carte musique

Plusieurs raisons peuvent expliquer l’échec de la Carte musique. Cette dernière ne se présente que sous la forme d’un code d’identification en plus de proposer un mode de distribution qui ne serait pas adapté au public appartenant à la tranche d’âge située entre 12 et 25 ans. Sa procédure de souscription est jugée complexe et ne permet pas par exemple aux parents d’inscrire plusieurs enfants avec une même Carte musique correspondant à une adresse email. De plus, le code d’identification ne permet d’avoir des avantages que sur une seule plate-forme musicale choisie au préalable. De son côté, le ministère de la Culture a donc décidé de modifier la Carte musique de manière à ce qu’elle soit proposée en format physique, et distribué via plusieurs réseaux de distribution. Le gouvernement cherche également des plateformes qui seraient plus « compatibles » avec le dispositif. C’est du reste en ce sens que des négociations ont été amorcées avec la plate-forme suédoise Spotify.