5 légendes urbaines sur le cloud
Le « cloud », c’est quand même un terme à la mode depuis quelques années. Tout le monde en parle, tout le monde veut profiter du cloud parce que c’est tendance, mais au fond on s’aperçoit que peu de gens savent vraiment ce que c’est. C’est un concept tellement abstrait qu’il véhicule bon nombre de légendes urbaines.
J’ai regroupé ci dessous 5 phrases qu’on entend régulièrement par les anti-cloud. Généralement ( mais sans généraliser bien sûr ) ce sont des DSI d’un certain âge (ou des gens qui connaissent un DSI 😉 qui pensent que ça va leur retirer du travail. Alors au lieu de se mettre à jour et d’essayer de comprendre en quoi ça consiste, comment ça marche et comment ça peut améliorer la qualité de leur travail, ils entretiennent ces idées préconçues.
Le cloud c’est pas sécurisé
« Mes données sont perdues dans le cloud »
Mais non elles sont pas « perdues », pas plus que sur n’importe quel serveur mutualisé stocké dans un datacenter où tu ne rentreras jamais. Bien au contraire pour stocker autant de petaoctets de data, je t’assure qu’il faut que ce soit bien organisé et bien cloisonné.
Personnellement j’ai d’avantage confiance en hébergeant mes données sur AWS que sur mes propres serveurs OVH. Pourquoi ? parce que je sais qu’aucun système n’est piratable et que malgré toutes les mesures prises de sécurité, je fais d’avantage confiance aux techniciens d’Amazon.
Le cloud ça coûte cher
« Comme on multiplie les services, on multiplie forcément les coûts »
Pour un simple site qui ne reçoit pas beaucoup de trafic, oui le cloud revient plus cher et encore, il faut comparer ce qui est comparable. Un site statique sur AWS S3 c’est 0.3$ pour 10 Go de stockage. Certes ton site n’est pas statique, mais une grande partie de celui ci l’est. Une 1ere instance micro c’est 15$ par mois. Ajoute quelques dollars pour le trafic et voila.
Maintenant pour ceux qui s’intéressent vraiment à l’hébergement et qui ont au moins 3 ou 4 serveurs, il est certainement possible de réduire vos coûts de maintenance tout en améliorant votre qualité de service.
Vous retrouverez une étude de cas très spectaculaire sur les élections du Québec sur le site d’evollia. Lors de la présentation, Nicolas a annoncé que l’hébergement avait coûté dans les 2000 dollars, un spectateur travaillant sur l’hébergement des élections avant le cloud a repris en disant « donc on oublie les montants à 5 ou 6 chiffres ». Je vous laisse faire les calculs.
Vous avez besoin de tester un logiciel, de vous créer un environnement de test pour 1 heure ou pour 1 mois, aucun problème. Votre instance sera disponible à 3 clics 1/4. Vous n’avez plus besoin des services, il suffit de les arrêter et la facturation s’arrête avec.
Le cloud c’est dangereux on peut voler mes données, NSA et tout ça …
« Comme je ne suis pas sur un serveur dédié et que mes données sont sûrement chez les méchants espions américains on peut regarder mes mails, voir les données que j’héberge » … et découvrir que ton abonnement youporn arrive à expiration le mois prochain. Effectivement.
Cette remarque appelle, je pense, la peur la plus importante : la confidentialité des données. Si vous avez peur de la NSA, regardez comment ils procédaient et vous verrez que la faille réside sur le réseau public. C’est à dire que la consultation à votre boite mail sur n’importe quel serveur peut être interceptée. Ce n’est pas google qui fournit ses informations.
http://korben.info/nsa-pirate-google-yahoo.html
Ensuite admettons que Google lisent vos mails ( comme ils le font avec votre compte gmail gratuit, mais pas google apps ), il faut faire la différence entre lire et analyser le contenu. Google est devenu aussi important, principalement parce qu’il a été le 1er moteur de recherche à fournir du contenu pertinent aux utilisateurs. Et ils continuent de le faire, ils utilisent tout ce qu’ils peuvent pour nous diffuser de la publicité le plus précise possible. C’est comme ça qu’il se paie sur le service gratuit qu’il nous propose.
Maintenant, personne n’est derrière un ordinateur à lire les mails que vous recevez et à qui vous écrivez pour aller vous dénoncer à la concurrence. Je vais briser vos rêves mais pour google vous n’êtes sûrement pas aussi important que vous le pensez 🙁
En revanche, un hébergeur peu scrupuleux pourrait lui lire vos mails pour en tirer profit. Lui a le temps de consulter vos mails, et de contacter la concurrence. Pour lui c’est une information facilement monayable et rentable rapidement. Ça me surprend que personne ne pense jamais à des choses aussi simples.
Des villes, des organisations gouvernementales passent leur infrastructure et leur services dans le cloud aujourd’hui. Je peux vous assurer que leurs avocats ont épluché et vérifier les conditions de stockage des données. Maintenant si demain, on vous suspecte, que vous soyez dans le cloud, sur un serveur dédié, mutualisé ou même dans votre salon, on pourra toujours aller chercher ce que vous conserver par voie judiciaire ou non.
Un vrai serveur c’est bien plus stable
C’est vrai, extrêmement stable. D’ailleurs tellement stable qu’on se demande pourquoi les sysadmins sont payés tous les jours. Un serveur ça ne plante jamais c’est bien connu. Des instances dans le cloud aussi ça peut planter, à la différence c’est que sur une bonne infrastructure, il est prévu que des instances vont tomber. La différence est que cette architecture sera capable de se réparer elle même.
Ça me rappelle le temps où on hébergeait son serveur chez soi, Ben oui, ultra plus sécurisé que dans un data center avec plein de copains serveurs et des techniciens à côté.
Le cloud c’est juste une mode
Non ce n’est pas juste une mode. Bien au contraire les hébergeurs « traditionnels » sont voués à disparaitre. Tous les hébergeurs sérieux se sont déjà tournés vers le cloud ( OVH, infomaniak, gandi ) et d’autres hébergeurs proposent exclusivement ce service comme Digital Ocean. Les plus gros sites comme netflix, deezer, spotify utilisent le cloud. Leur infrastructure serait extrêmement difficile à maintenir et surtout les coûts seraient bien plus importants. Imaginez lors d’un pic de trafic s’il fallait acheter les machines nécessaires. Et surtout que faire une fois le pic terminé ? S’en servir comme chauffage ?
Ma conclusion
Le cloud c’est comme en politique, y’a les pour et les contre qui ne changeront pas d’avis et puis y’a ceux qui savent pas trop alors peut être ils essaieront ou peut être pas. Le but de cet article était surtout de mettre fin aux idées reçues. Si le cloud ne vous plait pas, libre à vous, personne ne vous en tiendra rigueur. En revanche SVP, cessez les faux arguments qui ne tiennent pas debout.
Bonjour,
Heureusement les choses ont un peu évoluées, il est de moins en moins inquiétant d’utiliser le cloud.
Jean-Paul
Laissez un commentaire